[Test] Asphalt Overdrive : endless driver

Quand une série de jeux atteint un certain pallier dans sa numérotation, l’éditeur a souvent la bonne idée de la renouveler en mettant en place le développement d’un spin-off. C’est vrai pour Final Fantasy, pour Halo, pour Ratchet and Clank et maintenant ça l’est aussi pour Asphalt. Le huitième épisode est sorti en début d’année sur Windows Phone, et en attendant un très probable Asphalt 9, Gameloft a décidé de décliner sa série sous une autre forme. Rassurez-vous, les voitures sont toujours là, mais de courses traditionnelles on passe à un endless runner. Parce que Gameloft aime les endless runners. S’agit-il pour autant d’une bonne idée ?

Tout le monde ici, ou presque, connaît Asphalt. Tirant principalement son inspiration de la licence Need for Speed (elle-même prenant de plus en plus son inspiration chez Burnout), les 8 épisodes sortis jusqu’à présent offraient tous une seule et uniquement expérience : enchaîner des épreuves avec une maniabilité tout à fait classique. Plus de contenu, graphismes plus fins, chaque épisode apportait quelques petites nouveautés pour justifier une nouvelle sortie. Avec Overdrive, la donne a changé. Finies les courses libres, les voitures sont maintenant sur des voies bien définies, comme dans tout bon endless runner qui se respecte. Le joueur ne gère plus la vitesse ni le freinage, il doit juste s’occuper de la voie dans laquelle il veut se placer, afin d’éviter ou de percuter les obstacles qui se présentent sur son chemin. La nitro monte en faisant augmenter un compteur de combos, et s’active tout simplement en double cliquant sur l’écran.

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Il y a une Delorean, c'est déjà ça !

Sur le papier, le jeu paraît cool. Avec son ambiance 80’s façon Drive (jusqu’à reprendre la couleur du titre du film de Nicolas Winding Refn), sa foultitude de véhicules déblocables et ses graphismes plus que corrects, c’était même bien parti. Mais les sports mécaniques ne sont définitivement pas faits pour le Temple Run-like. Où sont les sensations fortes et les poussées d’adrénaline des épisodes canoniques ? Forcément, on est sur de petits écrans, donc les sensations ne seront jamais les mêmes que celles d’un Need for Speed sur un 65 pouces avec un home cinema, mais Gameloft avait su trouver une formule efficace sur smartphones. Asphalt, c’est du fun avant tout. Ici, les voitures se traînent, la vitesse est absente, on slalome sans passion entre les véhicules présents sur la route. De temps en temps, on fait des tonneaux. Mais ça ne suffit pas à dynamiser un jeu monotone et bien plus répétitif que ses aînés.

D’autant plus que le jeu peine à se renouveler, et c’est en partie dû à son modèle free to play. Gameloft ne sait plus comment proposer des jeux payants à l’achat mais complets. Ils ne le font quasiment plus. Et Asphalt Overdrive n’échappe pas à la règle. Au lieu de jouer, jouer, jouer, vous allez payer, payer, payer. La progression est particulièrement lente, chaque nouveau véhicule demande du temps pour être acheté et amélioré. Et c’est sans parler de ceux qui demandent de la monnaie virtuelle (achetée à coups de billets bien réels) pour entrer dans votre garage. Ils sont demandés par certaines épreuves irréalisables si vous ne mettez pas la main au porte-feuilles. Le multi a purement et simplement disparu quant à lui. On se retrouve donc avec un jeu qui reprend les plus grandes tares de son grand frère (les F2P, une plaie), et retire tout le fun que la série pouvait procurer.

Asphalt Overdrive fait partie des jeux que l’on qualifiera d’inutiles. Rien ne justifie son existence. Gameloft s’est contenté de reprendre à la lettre tous les codes du endless runner et de les appliquer à sa série Asphalt. Dommage pour eux, ça ne prend pas ! On s’ennuie ferme devant des épreuves insipides, enchaînant mollement des collisions peu impressionnantes. Espérons que l’éditeur n’appliquera pas cette logique à toutes ses séries ou vous pourriez très bien jouer à Modern Combat : Escape dans trois mois !

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