[Dossier] Que vaut la 4G aujourd'hui en France, Belgique et Suisse ?

Aujourd'hui, pour beaucoup, dire "je suis en 3G" signifie "je suis connecté à Internet avec mon appareil mobile". La norme est devenue tellement banale qu'elle remplace dans l'esprit de la plupart son vrai sens. Ainsi, nous sommes à une période transitoire entre la norme précitée et sa suite : la 4G. Les offres 4G, si elles ne sont pas généralisées, sont nombreuses. Mais finalement est-ce vraiment intéressant ?

Qu'est-ce que la 4G ?

La 4G est la quatrième génération des standards de la téléphonie mobile. Naturellement, ses prédécesseurs étaient la 3G, et encore avant, la 2G et la 1G dans les années 80 (alors, norme bancale et onéreuse au possible). La particularité de la 4G est d'apporter un confort de navigation Internet en offrant aux plus nomades un débit théorique allant jusqu'à un peu plus de 100 Mégabits par seconde (On a même enregistré des vitesses de 300Mbps au Japon!). Si l'on devait la comparer à la 3G, la 4G est dix fois plus rapide. D'un point de vue pratique, la 4G permet de télécharger un album de musique en quelques secondes et d'afficher une page Web presque instantanément. D'autres exemples sur ce petit comparatif.

Mais tous les opérateurs en France n'ont pas le même avis sur la 4G. Comme vous le verrez par après, certains sont plus en avance que d'autres (sans compter le gros retard qu'essuie l'Hexagone par rapport à d'autres pays, donc certains ont déjà passé le cap il y a trois ou quatre ans). Free Mobiles, dernier arrivé sur la scène de la téléphonie mobile, n'est encore qu'à son déploiement massif de la 3G. D'ailleurs, pour Xavier Niel, PDG de Free, la 4G n'est pas indispensable. Il disait en juin dernier : "la stratégie consistant à augmenter les tarifs pour profiter du réseau 4G n'a aucun sens." Pour lui, faire monter le prix d'un forfait à cause de la 4G revient à payer plus cher pour la même chose. Médisance ou clairvoyance ? Pour les autres, par contre, c'est autre chose. Selon Olivier Roussat, PDG de Bouygues Telecom, la 4G est une révolution puisque c'est "la première fois que le mobile ira aussi vite que les installations fixes équipé par l'ADSL".

L'objet de la 4G est donc de permette un confort accru. Il est désormais possible de naviguer sans jouer la carte de la procrastination et d'attendre à chaque fois d'être chez soi pour pouvoir faire ce que vous aviez prévu de faire, même à l'extérieur.

Faut-il passer à la 4G ?

Alors, la question est légitime. Même si aujourd'hui la 3G n'est pas parfaite et accuse des soucis gênants de latence, notamment, faut-il à tout prix :

S'équiper d'un téléphone compatible 4G ? Ce qui n'est pas le cas de tous les téléphones même si certains efforts sont fait, par exemple, avec le Nokia Lumia 625, entrée de gamme notoire.
Opter pour un forfait incluant le 4G et sera, de fait, plus cher qu'un forfait basé uniquement sur la 3G ?

Selon certains, "les utilisateurs n'éprouvent pas le besoin de passer à la 4G". On justifie alors cela par le fait que les opérateurs ont déjà un réseau 2G et 3G à gérer, sachant que ces derniers peuvent tenir quinze ans, et qu'un équipement 4G nécessite un nouvel investissement. Vous le verrez par la suite que les opérateurs français ont bel et bien passé le cap et que la 4G a tendance à bien se généraliser.

Quels sont les atouts du 4G ?

L'effet pervers de la 4G, si l'on peut dire cela comme ça, est que le taux de consommation (Data) a grimpé en flèche. Selon nos confrères de 01.net, Philippe Brun, directeur Marketing Data Mobile chez Orange, le passage à la 4G à fait grimper de 50 % la consommation (tout confondu, applications, etc.) chez les utilisateurs ayant passé le cap. Ainsi, il s'agit d'un atout et, en même temps, d'un impact significatif.

Mais quels sont les atouts de la 4G ? Cela permet, notamment :

De pratiquer du cloud gaming dans le bus (par exemple)
De regarde la télévision ou des vidéos sans latence. Les chaînes de télévision, dont TF1, en ont d'ailleurs bien pris conscience et imaginent déjà des alternatives de ce "deuxième écran" !
D'autres pensent encore que la 4G permettra d'offrir plus de confort lors d'un spectacle. L'idée est de proposer le contenu live sous divers angles ou tout simplement, permettrait, tout en profitant de l'ambiance de bien voir les artistes même si l'on est mal placé.
Les possibilités sont nombreuses...

Il faut cependant prendre en compte que dès que le quota de data est épuisé, la connexion se réduit drastiquement. Ainsi, le problème se situe avant tout au niveau du nombre de Go disponibles. Prochaine révolution ?

Quelle est la situation de la 4G en France ?

En France, Orange a été le premier à proposer, dès le 22 novembre 2012, des offres liées au 4G. SFR a suivi le même mois. Le Nouvel Observateur révélait à la fin 2012 que plus de 3,5 milliard d'euros avait été dépensés afin que la France puisse profiter de ce réseau. Bouygues a suivi et est aujourd'hui l'opérateur à la couverture la plus importante (voir plus bas). Selon, Antennesmobiles.fr, par opérateur, voici l'état de la 4G en France, dans l'ordre, chez SFR et Free Mobile :

Le nombre d'antennes étant très élevé, voici quelques zones pour Orange :

Voici, enfin, quelques zones où se trouvent les nombreuses antennes de Bouygues. L'opérateur couvrirait plus de 63 % du territoire français (40 millions de Français) :

Quelles sont les offres d'aujourd'hui concernant la 4G ?

En France, les offres deviennent de plus en plus raisonnables :

Chez SFR, tout d'abord, avec la formule Carré 4G 3G, pour 30,99€ par mois (avec un engagement de 12 mois, vous pouvez profiter de la 4G avec, en plus, un extra sur les services de iCoyote, CanalPlay, Gameloft, Napster ou encore SFR Prese).
Orange, lui, propose, pour 30,99€ également un débit théorique un peu plus élevé (150 Mégabits par seconde), 2 Go de Data par mois. Le tout sous un engagement de 12 mois grâce au Forfait Play 2 Go 4G
Enfin, Bouygues propose pour 29,99€ par mois (et sans engagement !) 3 Go de Data, un accès cloud de 50 Go, plusieurs chaînes de télévision et des jeux gratuits.

Et la Belgique alors ?

Si le pays n'est pas le plus en avance au niveau des offres téléphoniques, un certain effort est réalisé et il est à noter qu'il ne s'agit pas d'offre avec obligation d’acheter un téléphone. À noter que la Belgique a un sérieux handicap actuellement : les législations concernant les ondes GSM empêchent la capitale de profiter pleinement de la nouvelle norme.

Pour les offre, qu'en est il ?

Chez Proximus, avec la formule Smart+ 65, il faudra compter 65 € pour des SMS et appels illimités et 5 Go de Data. Par contre, l'opérateur annonce que leur 4G ne dépassera pas les 50 Mégabits par seconde. Il s'agira donc d'un 4G particulièrement limitée. Le premier opérateur belge estime couvrir plus de 35 % du territoire. Par ailleurs, l'opérateur note qu'il est possible de rajouter l'option 4G à n'importe quel abonnement en rajoutant 10€ par mois (en profitant, de plus, à un 1 Go de Data supplémentaire). La condition ? Avoir un téléphone compatible, bien entendu.
Deuxième roue du carrosse en ce qui concerna la 4G, chez Base on assure de "surfe[r] aussi vite qu'à la maison", il faudra pour cela partir sur un plan tarifaire unlimited comme l'offre B-39 à 39€ par mois.. Pour cela : appels et SMS illimités, et 2 Go d'internet mobile.
Enfin, Chez Mobistar, la 4G sera apparemment possible dès l'option Panthère (60 € par mois) et là ça sera 3 Go de Data. Mais l'offre n'est pas encore effective. L'opérateur belge a tout juste annoncé que le réseau 4G serait intégré à son offre d'ici la fin de l'année 2013 dans plus de quinze villes. Il faudra cependant attendre début 2014 que les l'offres soient officiellement lancées.

Et pour nos amis Suisses ?

Pour les Suisses, au niveau de la 4G, la pays est plus ou moins bien servi.

Orange, notamment, a dévoilé ses offres an mai 2013 et les annonçait sans surcoût. Comme pour beaucoup d'opérateurs suisses, il n'y a pas de formules dédiées au 4G, les prérequis sont : 1. d'avoir une zone desservie et 2. avoir un téléphone compatible. Chez Orange, il faudra compter sur la formule à 60 CHF (environ 50 euros) offrant 10 Go de Data. À noter que l'opérateur envisage de "[couvrir] 71 % de la population suisse d'ici la fin 2013".
Sunrise, un autre opérateur suisse, a décidé à la même période d'offrir la 4G à tous ses utilisateurs. Ainsi, encore une fois, il suffit que votre téléphone soit compatible et que vous soyez dans une zone compatible pour en profiter.
Parmi d'autres, l’opérateur Suisscom est également dans la course mais n'est pas le mieux placé. Comme Orange, l'opérateur va chercher à étendre sa couverture 4G sur les trois quarts du territoire. Un investissement de près de 1,5 milliard de francs suisse seront attribués à la mise en place du réseau 4G d'ici à 2017. À noter que l'opérateur se ventait, en début de mois, être le seul opérateur suisse à proposer de la 4G également à l'étranger.

Voilà déjà quelques pistes qui vous permettront d'y voir un peu plus clair avec cette norme qui tend à se démocratiser mais pas partout, et surtout pas de la même manière. On regrette encore un grand déséquilibre au niveau du data puisque consommer plus vite vous mènera nécessairement à une situation de hors-forfait non désirée assez rapidement. L'évolution est cependant en marche et le confort de navigation devient peu à peu un vrai prérequis pour beaucoup d'entre nous. N'hésitez pas à partager vos expériences liées à la 4G.

Merci à Solon pour la suggestion de ce sujet !