Disponible dans le courant du mois de mars en France, voici en avant-première le test de la tablette Nokia Lumia 2520.

S'il aura fallu du temps et de nombreuses rumeurs, Nokia a finalement mis le pied à l'étrier pour présenter son premier hardware sous un système d'exploitation n'ayant aucun lien avec la téléphonie mobile. Le Nokia Lumia 2520 est considéré, directement, comme le concurrent de la Microsoft Surface 2 (dont vous retrouverez un test sur le site). Même atouts, même OS et, vraisemblablement, la même cible. Est-ce le début de toute une série ? Lors de la présentation de la tablette, Nikki Barton, responsable du design chez Nokia, avait rappelé qu'aujourd'hui, le consommateur avait le choix entre deux tablettes (sous Windows RT 8.1). Mais demain ? "Nous verrons bien" avait-il dit. Dans tous les coins, voici le test du Nokia Lumia 2520. Qu'a-t-il dans le ventre ?

Spécifications

Au niveau des spécifications, l'un des avantages du Nokia Lumia 2520 est sa compatibilité avec la connexion 4G. De plus, son appareil photo est supérieur à celui de la Surface 2. Voici les caractéristiques techniques complètes :

Système d’exploitation : Windows 8.1 RT
Ecran : 10,1″ IPS LCD ClearBlack Full HD (1920 x 1080) avec traitement Gorilla Glass
Ports : 1 sortie Micro HDMI, 1 sortie USB3.0, Lecteur carte MicroSD (SDXC), 1 port SIM
Multimédia : 1 prise Jack / 1 Port pour Power Keyboard, 1 DC-in / Boutons Volume et Verrouillage
Batterie : 8000 mAh jusqu'à 8h d'autonomie et 25 jours en veille
Processeur : Type ARM Qualcomm Snapdragon 800 - 2,2 Ghz avec GPU Adreno 330 intégré
Mémoire : 2 Go DDR3
Photo : Caméra Carl Zeiss 6,7 Mégapixels (1080p) au dos, Webcam Mégapixels (720p)
Dimensions : 267 x 168 x 8,9 mm
Poids : 615 g
Capteurs : Luminosité ambiante, accéléromètre, gyroscope, proximité, compas
Stockage : 32 Go et jusqu'à 64 Go de plus en MicroSD
Communication : 802.11 a/b/g/n, Bluetooth 4.0, NFC, LTE, 4G

Design, Finition et simplicité, les maîtres-mots

Chez Nokia pas de fioritures, peut-être pas assez même, lors de l’ouverture de la fameuse boîte contenant l’objet tant convoité, tout comme pour leur packaging des Smartphones de la gamme Lumia, nous trouvons la tablette de face, et sous celle-ci, le chargeur secteur (avec câble non dé-connectable, nous y reviendrons), une petite tige métallique pour ouvrir l'emplacement de la carte SIM et MicroSD située en haut de l'appareil et un guide de démarrage rapide. C’est tout ?! Et oui, c’est effectivement tout. Pas de câble USB, pas d’écouteurs, pas même un petit chiffon doux pour nettoyer l’écran, ce qui avouons-le, se fait moins pour des tablettes.

Lorsque l’on prend la tablette en main, nous pouvons nous rendre compte de la qualité de fabrication qui, une fois n’est pas coutume, est parfaite chez Nokia. Bien connu du public maintenant, le design n'est pas en reste. En reprenant celui de la gamme des Lumia haut de gamme, tels que le 1520, le 1020 ou encore le 920, à savoir une coque unibody en polycarbonate qui apporte un peu de fraîcheur parmi toutes ces tablettes qui ressemblent tant à l'IPad d'Apple. La tablette a été annoncée en quatre coloris différents, noir ou cyan en finition mate, et blanc ou rouge en glossy (seuls le noir et le rouge sont disponibles à l'heure actuelle Outre-Atlantique ou en Angleterre, nulle part encore en France, nous y reviendrons). Ce test se base ainsi sur ce modèle rouge glossy. Nokia utilise donc la même stratégie qu'avec sa gamme de smartphones, et ce n'est pas pour nous déplaire. Si le glossy laisse toujours autant apparaître les traces de doigts, en noir mat, elle est d'une sobriété étonnante et est, de mon avis personnel, magnifique et rafraîchissante en bleu cyan.

Le form factor est similaire à celui des tablettes (ou hybrides) sous Windows RT, la Surface en tête. Ainsi nous avons un format 16/10, qui affiche une belle compacité, avec des dimensions inférieures à la Surface 2 tout en restant très proches. Cependant la tablette de Nokia saura se démarquer par sa finesse, avec 8,9 mm d’épaisseur, c’est autant que la Surface 2 et dans la bonne moyenne des tablettes de cette taille, même si le tout récent iPad Air a subit un petit régime lui permettant de reprendre de l’avance. Seul le poids de 615g, correct, se fait ressentir à utilisation prolongée ou en mode portrait où la répartition n’est pas idéale, sans compter qu’elle ne bénéficie pas d’un pied pliable en cas de petite faiblesse.

Un écran qui flatte la rétine

Chez Nokia on sait visiblement y faire avec le visuel. Après nous avoir séduits avec son design, l’écran de la Lumia 2520 nous flatte la rétine. La dalle IPS full HD (1080p) de 10,1’’ affiche des couleurs vives, et étonnamment, des noirs d’une belle profondeur. L’écran est légèrement plus petit que celui de la Surface 2, mais dans la pratique cela ne se ressent pas et en contrepartie la densité de pixels est de ce fait supérieure. Nokia met encore une fois en avant la technologie ClearBlack permettant de profiter plus aisément de sa tablette au soleil, une publicité avait d’ailleurs été réalisée à ce sujet, et il est vrai que de ce côté elle s’en tire plutôt bien. Un bon point compte tenu de l’utilisation mobile (4G) auquel elle est prédestinée.

Quand Windows RT et performances riment

Équipée d’un processeur Qualcomm de dernière génération (si l’on excepte sa révision qui n’est pas encore apparue dans un autre appareil), la Nokia Lumia 2520 montre des performances à la hauteur. On se souviendra des petits problèmes que rencontrait la Surface RT à son lancement, et malgré l’optimisation bienvenue de Windows RT 8.1, celle-ci reste en retrait. En ce qui concerne la Lumia 2520, les performances sont supérieures à ce que nous propose la Surface 2, qui avait déjà gommé les errances de son aînée. La fluidité et la réactivité sont sans faille et les jeux les plus exigeants du Windows Store ne lui posent aucun souci.

D’un point de vue stockage, la tablette de Nokia n’existe qu’en version 32 Go, qu’il est possible d’étendre de 64 Go maximum via l’ajout d’une carte microSD. Encore une fois, on pourra être désappointé face aux 15 Go restant libres lors de la première utilisation. Face à la Surface 2 proposée en deux versions différentes, cela peut clairement faire partie des éléments décisifs lors du choix de sa future tablette pour les personnes recherchant un espace de stockage plus important.

Si le point précédent ne joue pas en la faveur de la Lumia 2520, rappelons que celle-ci est destinée à un usage mobile. Et justement, afin de se démarquer de sa principale concurrente, elle propose un port SIM lui permettant de se connecter au réseau 4G. Un plus indéniable pour qui est régulièrement en déplacement et aurait besoin d’un accès internet. Ainsi, la suite logicielle Office connectée au Cloud prend tout son sens, et confirme le potentiel d’utilisation professionnelle de la tablette de Nokia. Afin d’être en adéquation avec l’objectif visé, Nokia en rajoute une couche à l’aide d’un nouveau système de rechargement permettant une recharge rapide à 80% en une heure, idéal lors d’un voyage en TGV par exemple. Du reste en l’utilisant de manière très polyvalente, vidéos, Internet, éditeur de textes (cette article en a grandement bénéficié), et même écoute de musique. Dommage qu’elle ne puisse être rechargée par USB, ou encore que Nokia n’ait pas poussé le vice en ajoutant une compatibilité avec le rechargement sans fil, mais bon, nous rêvons un peu.

Parlons enfin rapidement des caméras. Soyons clairs, rien de bien transcendant contrairement à ce que Nokia pouvait sous-entendre. Certes, il est vrai que dans le domaine des tablettes, peu sont réellement efficaces point de vue photo, et si la Lumia 2520 profite du même capteur que celui du Nokia Lumia 720, les résultats ne sont pas aussi bons mais toutefois supérieurs à ce que propose la Surface 2. Reste qu’elle peut filmer en 1080p, là où le 720 était limité au 720p. Pour ce qui est de la caméra frontale, elle semble moins performante que celle de la Surface 2 mais cela reste tout à fait honorable pour l’utilisation à laquelle elle est destinée.

Une belle suite logicielle

Lorsque l’on choisit un terminal Nokia, quel qu’il soit, on sait que l’on ne le choisit pas seulement pour sa bonne finition, sa solidité ou son design mais également pour sa suite d’applications exclusives.

Ainsi Nokia nous a habitué à fournir de gros efforts pour la réalisation ou le portage d’anciennes applications déjà existantes sur Symbian et très appréciées des utilisateurs historiques, dans un but de se démarquer des autres fabricants et par extension d’attirer les clients. Pas de traitement de faveur, la Lumia 2520 y a également le droit, nous retrouvons donc avec plaisir HERE Maps, Storyteller, Nokia Musique, Nokia Camera ou encore Nokia MixRadio (celle-ci n’étant pas exclusive aux appareils Nokia) et vous pourrez retrouver tout cela dans la récente AppSocial qui permet de ne lister que les applications exclusives à Nokia.

N’oublions pas que Nokia est un acteur qui a permis au Windows Phone Store de s’embellir, notamment en poussant les éditeurs à développer leurs meilleures applications sur WP8, tout en y apportant les siennes. Espérons que l’histoire se répète, cette fois-ci pour le Windows Store qui en aurait bien besoin.

Les accessoires

Pour le moment peu nombreux, les accessoires de la Lumia 2520 se résument au Nokia Power Keyboard. Dans le même ordre d’idée que le Type Cover de la Surface 2, il s’agit d’un clavier à connecter à la tablette faisant office de cover (couverture de protection pour les non-anglophones). Mais comme Nokia ne se contente pas de faire ce qui a déjà était fait, le Nokia Power Keyboard embarque une batterie supplémentaire permettant d’apporter 5 heures supplémentaires d’autonomie à la tablette et également 2 ports USB 2.0.

Malheureusement à l’heure de la rédaction de cet article le clavier vient seulement de sortir en Angleterre et n’est disponible qu’en noir. Nous n’avons donc pas pu le tester.

Conclusion

Pour un premier jet dans le domaine des tablettes, Nokia place la barre très haute. La finition est parfaite, le design, rafraîchissant, attirera ceux qui ne souhaitent pas avoir l’impression que son voisin a la même, mais également la gente féminine grâce aux coloris (le rouge glossy leur plaisant particulièrement en comparaison de la Surface 2 ayant des traits très viriles), alors que les performances ne sont pas en reste. Enfin, la recharge rapide et la compatibilité 4G séduiront les avides de mobilité.

Cependant tout n’est pas rose, les capacités de la Lumia 2520 ressemblent à s’y méprendre à celles de la Surface 2 de Microsoft, et cette dernière est disponible à partir de 439€ en version 32 Go, 569€ au total si l’on ajoute un clavier Type Cover. La Lumia 2520 souffre de la comparaison quand on sait qu’elle sera vendue au prix de 549€ en France, ce qui ferait un total de 698€ si le Nokia Power Keyboard est vendu au prix annoncé 149€ (la conversion étant généralement 1$ -> 1€ ) soit encore 30€ plus cher que la même combinaison mais avec une Surface 2 en version 64 Go (!). La capacité de stockage de 32Go étant très limitée, cela apparaît impensable aujourd’hui pour des tablettes de plus de 10 pouces et compte donc comme un défaut (cela avait d’ailleurs était relevé lors du test de la Surface RT sortie il y a pourtant presque deux ans).

Les plus :

Les performances très satisfaisantes
L'arrivée de la suite d'applications Nokia (avec quelques exclusivités)
Toujours la suite Office
Le design très réussit qui sort du lot
La connectivité très fournie (Bluetooth, Wi-Fi, NFC, mini-HDMI, mini-USB3.0, micro-SD et surtout l'emplacement SIM compatible 4G)

Les moins :

Toujours trop peu d'applications compatibles RT et toujours un Bureau presque inutile
Pas de pied ou de support permettant de faire tenir la tablette comme pour la Surface
Pourquoi pas du USB3.0 plutôt que du mini-USB3.0, serait-ce pour inciter à acheter le Power-Keyboard proposant des vrais ports USB2.0 ?
Les performances de capture photo et vidéo trop modestes
Indisponible en France pour le moment et annoncée à un tarif assez élevé (550€ !)
Seulement 32 Go de stockage

Le choix de la Nokia Lumia 2520 face à la Surface 2 nous semble donc être plus de l’ordre du coup de cœur pour le design ou dans le cas d’un usage spécifique à la mobilité grâce à la 4G qu’autre chose. Ainsi, nous donnant une notation de 15/20 pour ce premier essai plutôt réussi. "Comment ? Mais c'est la même note que pour la Surface 2 ! Comment je fais pour choisir ?" : il faudra faire la balance entre les avantages et les inconvénients de chacun, voilà tout.