Vie privée : ​Microsoft et Google supportent Apple contre le FBI

Bon, pour une fois que ces trois acteurs s’accordent au moins sur une chose, parlons-en ! Une bataille juridique semble se profiler entre les géants de la téléphonie et les autorités… Petit rappel des faits.

Dans le cadre de l’affaire sur l’attentat de San Bernardino de décembre dernier, les enquêteurs du FBI avaient récupéré le téléphone de l’un des terroristes. Malheureusement, celui-ci était chiffré, et depuis lors, les enquêteurs ne sont pas arrivés à accéder à une partie des données contenues sur le téléphone. Le problème et qu’après dix tentatives infructueuse, les données du téléphone seront supprimées automatiquement.

Depuis l’affaire Snowden, les géants ont ajouté à leur système d’exploitation mobile la possibilité pour l’utilisateur de chiffrer le contenu de leur smartphone. Apple explique que la clé de chiffrement n’est connue que par l’utilisateur du téléphone, et qu’il lui est impossible de la transmettre aux autorités puisqu’elle ne la possède pas.

Cette semaine, la justice américaine a sommé Apple de prévoir une « porte dérobée ». Cela permettrait ainsi aux autorités d’accéder au contenu d’un appareil crypté, ou tout au moins d’empêcher la suppression automatique des données pour pouvoir réussir à casser le chiffrement du téléphone. La justice leur propose de concevoir un logiciel permettant de tester, sans limite, des combinaisons de mots de passe sans pour autant effacer la mémoire du smartphone après un nombre de tentatives infructueuses. Ce logiciel servirait uniquement dans le cadre de cette affaire selon les autorités.

En principe, cette porte dérobée est possible à concevoir techniquement, mais Apple a exprimé ne pas souhaiter coopérer. Tim Cook explique que si ce logiciel était créé, il pourrait être utilisé par les autorités sur un très grand nombre d’appareils et pas uniquement dans le cadre de l’affaire de San Bernardino. Apple explique ne pas prendre cette demande à la légère, mais considère que la firme doit se dresser contre ce qui n’est autre qu’un abus de pouvoir de la part du gouvernement qui pourrait compromettre la vie privée de ses utilisateurs. Il y aurait également un risque que cette porte dérobée soit trouvée par des utilisateurs tiers expérimentés, ce qui entraînerait un problème de sécurité important.

De l’autre côté, les autorités policières se disent démunies de ne plus pouvoir faire parler les téléphones depuis que ces chiffrements ont été mis en place. Bref, le débat est tendu et aujourd’hui, plusieurs acteurs majeurs du Web que sont Google, WhatsApp et Microsoft ont affirmé leur soutien à Apple. McAffee, le géant de l'antivirus, a de son côté affirmé que son équipe pourrait décrypter le téléphone en trois semaines. Cela pourrait "résoudre" temporairement ce soucis mais l’affaire n’en est qu’à ses balbutiements… et le débat est difficile.

Et vous ? Qu’en pensez-vous en tant qu’utilisateur ? Les entreprises devraient-elles laisser un libre accès aux autorités aux données du smartphone, et de manière plus large à toutes les données relatives à la sphère privées, dans le cadre d'une affaire judiciaire ?

Partager cet article

 Voir les commentaires

Connectez-vous pour poster un commentaire
Laisser un commentaire...

    D'autres articles à découvrir