[Test] Angry Birds Epic : les oiseaux tranchent dans le lard !

Après avoir été catapultés, propulsés au volant de bolides et balancés dans l’espace, les oiseaux sans ailes d’Angry Birds envahissent le petite monde du jeu de rôle à travers un nouvel opus nommé Angry Birds Epic. Exit le lance-pierres géant, place aux épées, aux boucliers et autres sorts dévastateurs ! Après avoir apporté un nouveau souffle au jeu de course arcade sur smartphone, nos oiseaux préférés vont-ils réitérer l’exploit avec le RPG ?

La guerre entre les oiseaux et les cochons fait rage depuis maintenant 5 ans. Encore une fois, les cochons ont pillé les œufs de leurs voisins, et c’est donc reparti pour un tour sur Piggy Island. N’allez cependant pas croire que parce qu’il s’agit d’un RPG, vous serez libre de vous déplacer où bon vous semble, bien au contraire. A travers une carte façon Donkey Kong Country, le joueur avance de stage en stage et prend part à des affrontements entre trois oiseaux maximum et plusieurs cochons. Si la progression reste typique des jeux estampillés Angry Birds, c’est-à-dire des niveaux bien distincts dont la réussite est jaugée en étoiles, le système de jeu est quant à lui directement emprunté aux jeux de rôle japonais. Oubliez donc le temps réel essentiellement présent chez les RPG occidentaux, place à un gameplay au tour par tour venu tout droit des RPG orientaux.

Comme dans tout bon J-RPG un peu old school (Final Fantasy pour ne citer que lui), le joueur retrouve deux lignes de personnages sur l’écran : ses oiseaux d’un côté et les cochons ennemis de l’autre. Chaque équipe doit, à tour de rôle, donner des ordres à chaque personnage. Jusqu’ici, rien de bien original. Mais Rovio a plus d’un tour dans son sac. L’éditeur a compris qu’un RPG traditionnel ne serait pas adapté à une utilisation nomade, aux parties courtes. Du coup, tout ce qui pouvait être superflu a été retiré. Jamais le joueur ne verra un seul menu pendant les combats. Il suffit juste de faire un cliquer-glisser d’un oiseau vers un ennemi ou vers un allié. Il dispose aussi d’une attaque spéciale très facile à déclencher grâce à un piment qui se remplit au fur et à mesure du combat. Pour comprendre à quel effet correspond chaque décision, il suffit de toucher un oiseau et de maintenir pour voir sa fiche de personnage. Simple et efficace.

Les seuls "menus" du jeu sont très visuels. Il y a très peu de texte dans Angry Birds Epic.

Certains y verront une simplification trop extrême d’un système de jeu pourtant rodé depuis des années. Pourtant, cette épuration du J-RPG est globalement bénéfique. Tout d’abord parce qu’elle permet à ceux qui ne maîtrisent pas le tour par tour habituellement d’apprécier le jeu pour son accessibilité. Et ensuite parce qu'elle apporte exactement ce qu’il fallait pour rendre le genre agréable sur smartphone. D’autant plus que les combats n’en sont pas moins durs, et certains passages peuvent se révéler vraiment ardus. Il y a beaucoup de types de cochons différents, des plus inoffensifs (mais nombreux) aux plus violents (mais très lents). Et chaque ennemi a ses spécificités. Gameplay simplifié n’est pas synonyme de challenge sacrifié. En tout cas, pas ici.

Au niveau gameplay, Angry Birds Epic parvient donc à proposer quelque chose d’intéressant en gardant l’essence même d’un genre un peu tombé en désuétude ces dernières années, et en l’adaptant avec brio au support. Pour ce qui est de tout ce qui est extérieur aux combats, là aussi il y a de quoi faire. Le levelling n’est pas la dimension la plus intéressante du jeu. Comme dans tout bon RPG classique, l’équipe monte en niveaux, et gagne de la vie et de l’attaque à chaque fois. C’est automatisé, donc le joueur n’intervient pas là-dessus. En revanche, il choisit comment il souhaite "stuffer" chaque membre de son équipe. Chapeaux (coucou Team Fortress 2), armes et boucliers sont amenés à évoluer en fonction des items sur lesquels le joueur va tomber ou qu’il va crafter lui-même.

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Il faut toujours choisir trois personnage. Pas un de plus. Par contre, si vous êtes masochiste, vous pouvez vous contenter de deux, voire même d'un seul personnage.

Et oui, fans de crafting de tous âges, Rovio ne vous a pas oublié. Il faut dire que c’est une des grandes tendances du moment, les joueurs aiment tout fabriquer eux-mêmes. Il suffit de regarder le magasin de Steam pour s’en rendre compte. Du coup, Rovio y va de sa petite contribution en faisant ramasser aux joueurs des ressources à utiliser pour forger armes et boucliers. Et encore une fois on retrouve les étoiles chères à Rovio. Cependant, leur utilisation diffère dans le cas du crafting. Chaque fois qu’un joueur fabrique un objet ou une ressource, un dé est lancé, et chaque étoile correspond à un bonus. Dans le cas d’une ressource, il s’agit d’un, deux ou trois exemplaires supplémentaires de cette ressource. Et quand il s’agit d’un objet, les attributs sont boostés. Une épée fera plus de dégâts par exemple. Une belle introduction de la dimension aléatoire en dehors des combats !

Pour ce qui est de la technique pure, on est dans un Angry Birds de haut vol. La direction artistique est toujours aussi sympathique, avec en prime des équipements loufoques et très finement dessinés. Les décors sont colorés et fouillés, et l’animation ne souffre jamais. On se retrouve donc face à une très belle 2D, capable de rivaliser avec celle de Rayman Fiesta Run. Et les musiques sont tout aussi soignées, avec un petit côté médiéval à tendance épique agréable à l’oreille. Comme d’habitude, Rovio soigne l’enrobage pour notre plus grand plaisir !

Mission réussie pour Rovio avec Angry Birds Epic ! Le studio parvient à porter un genre en perte de vitesse depuis quelques temps et l’adapte parfaitement aux spécificités des smartphones. Riche, fluide, maniable, il est le modèle typique de ce que d’autres studios devraient faire plus souvent : adapter en réfléchissant aux contraintes du support. Vous l’aurez compris, ce n’est pas cette fois-ci que Rovio va nous décevoir. Et au passage, le jeu est gratuit et la difficulté est suffisamment bien dosée pour ne jamais pousser à l’achat, contrairement à Angry Birds Go. Pas mal, non ?

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